jour 31 on descend tout en bas



Il faut croire que le destin me joue des tours. Impossible de trouver le sommeil. En partie à cause d’une horde d’encostardés qui passaient un bon moment dans l’hôtel. Que ça joue du taïko, que ça chante, que ça boit jusqu’à pas d’heures et que ça rigole fort dans les couloirs jusqu’à minuit… Mais il devait y avoir autre chose, puisque même après, pas moyen de fermer l’œil. J’ai médité, pris un livre, et finalement, c’est avec 3 heures de sommeil que j’attaque la journée ! Je sens déjà que le sourire sera difficile, mais indispensable si je veux atteindre mon objectif, le tsuyado du temple 47. Les deux jours qui arrivent sont pluvieux, donc pas forcément de jolies choses pour me distraire l’esprit. Ce sera des jours en dedans. Introspection en vue, revue des troupes, mes personnalités n’ont qu’à bien se tenir !



Aujourd’hui, on redescend, bas. Très bas. On passe des montagnes à une grande ville côtière, Matsuyama. Les 700 m d’altitude à descendre font mal à mon ami Kondo, je le vois bien. Heureusement, il s’arrête avant moi aujourd’hui. Je ne pense pas le revoir, lui non plus. Je me prévois un petit jour demain, pour avoir le temps de visiter Matsuyama (pour les fans de Miyasaki, une surprise dans le prochain post!).



 Lui trace la route, malgré la pluie, et il avance bien. Kondo, c’était un gars particulier. Croyant, mais du genre à taper du bâton sur le pont si la fatigue est trop grande, même si Kukai dort dessous ! Buveur, mais beaucoup. Sa planification de tourisme à Tokyo se résume ainsi, 1 temple, un des plus grand et important du Japon, et 2 bars, fameux eux aussi. Une fabrique de sake pour la tradition et on est bon, programme bouclé. Quand j’ai vu que la bouteille de beaujolais nouveau est à 1400 yen (plus de 10 euros) les 50 centilitres, je me suis dit que c’était un sacré budget l’alcool au Japon.



La dame du temple 46 m’a offert des mandarines et une jolie carte touristique en anglais ! Le monsieur du temple 47 m’a offert un pins de Fudo Myoo, une boisson et une clé pour le tsuyado. J’ai posé mes affaires et j’ai marché jusqu’au bangai 9. C’est comme voler, marcher sans le sac. Un vrai bonheur. Le temple m’a offert un joli spectacle, puisque c’est les chats qui ont leur hébergement gratuit là bas. J’ai fait passer Kobo Daishi en premier, et le monsieur m’a offert … rien du tout ! 



Non pas que je le prenne mal, mais c’est devenu rare ^^. En voyant que je m'intéresse très fort aux minets, il m’a tout de même offert … quelques croquettes pour les amadouer et que je puisse les caresser. Bien sur, deux chats, deux coussins, donc deux chats sur un coussin. Tellement félin.

A mon retour au tsuyado, deux japonais sont installés, en doudoune protocolaire. L’un d’eux a installé le réchaud pour faire du café ! Cependant, au vu des bières tombées et de la flasque de whisky, je me dis que le café n’est pas leur premier breuvage. Je ne pensais pas que l’alcool était aussi présent au Japon. Pour ce qui est de la cigarette, sans être omniprésente, elle est bien là. Les hôtels demandent de ne pas s’endormir en fumant. Sage conseil.



Les murs du tsuyados sont remplis de messages, certains de plus de 15 ans. C’est impressionnant, le nombre de personnes qu’il peut y avoir, les messages, la sympathie, la synergie créée. On a tous des histoires différentes, des passés différents, des idées différentes, et pourtant je suis sur que si l’on pouvait se retrouver autour d’une table, on aurait plein de bonnes choses à se dire. Peut être que certains  dirigeants, ou aspirants dirigeants, devraient faire un petit pèlerinage. Comme ça, pour voir. 




Je vous laisse, je vais rattraper mon sommeil en retard, et faire un trou dans le futon pendant 12 heures. Si la pluie est encore là, ce sera peut être 14 heures. Peut être même que je ne ferrais qu’un tout petit jour demain. 10 kilomètres avec le sac, 10 sans, et on profite ! Week end de henro !




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