|
le téléphone pleur, quand une pelleteuse arrache seees fils
|
Je partageais la chambre avec un japonais pas bavard du tout, qui m’a dit la veille qu’il allait se réveiller à 5h pour partir tôt. J’émerge à 5h30, il est en train de manger du pain de mie, tout sec, avec rien dessus. Je me sens un peu coupable en sortant mon petit déjeuner, pain au sucre, brioche avec une tablette de chocolat. Mais bon, je dois le porter tout ça, donc c’est un choix. Il refuse poliment ce que je lui tend. J’avale donc ma pitance, et me prépare tranquillement, pendant qu’il regarde la carte. Les japonais, ils adooooorent regarder leur carte. Ils font haaaan, ouuuh, en la regardant, et ils mettent de la couleur, des flêches, des nounours.
N’empêche, ils se pomment autant que nous. Celà étant, avec leurs cartes à nord variable (un coup il est en haut, page d’à côté, il est à gauche et ensuite un peu en bas mais pas trop, l’enfer) on se perdrait bien aussi. Au final, il démarre 3 minutes avant moi. Ca vaut bien le coup de se lever à pas d’heure tiens, et en plus il s’est pas brossé les dents !
Ce brave jeune homme, je le retrouve pas bien loin du temple. On marche dans la nuit, le ciel commence à s’éclaircir mais la lune est encore bien là. je le dépasse assez vite, car il n’ose pas traverser “à la française”, alors que l’on a une longue expérience de mon côté. Je l’abandonne donc sur son trottoir, incapable de traverser sans feu vert, de l’autre côté du chemin que l’on doit prendre. J’avais tellement de la peine que j’ai failli faire la circulation pour qu’il passe. Ça m’aurait fait un copain de marche, c’est le seul henro que je croiserais aujourd’hui.
La journée s’annonce belle, pas de nuages, pas de vent, et des montagnes qui flamboient à l’horizon. J’adore les couleurs de l’automne ici, tout brille, tout émerveille. Et l’on se sent petit, à serpenter au milieu de ces fiers massifs qui vous dominent complètement. Heureusement, une petite rivière m’accompagnera tout le long de la journée, de quoi ravir le regard sans se sentir écrasé. Mes performances sont bonnes, je suis porté par le paysage, et mes chaussures neuves, si elles n’épargnent pas mes petits pieds, sont tout de même bien mieux pour le reste du corps. Je traverse une charmante petite ville, pittoresque comme tout, avec ses gentils camionneurs qui m’offrent un thé au lait sucré. Même ces grands monsieur avec du cambouis sur les mains peuvent avoir un bon fond.
Après m’être assuré d’avoir le temps, je m’autorise une petite sieste dans un petit autel dédié à Kukai. C’était ma première possibilité pour dormir, il est 12h. Après la sieste, direction la hutte officielle du parcours, deuxième possibilité pour dormir et coin pour le déjeuner. Je me sens déjà fatigué, et le rythme chute. Sans y prendre gare, j’étais en train d’abandonner. Heureusement, au détour d’un chemin, je croise une dame qui me demande d’attendre un moment, et qui crie quelque chose dans la maison devant laquelle elle désherbait. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire okonomiyaki, deux autres dames arrivent avec des petits gâteaux qu’elles m’offrent en s’inclinant bien bas. Je leur rend leur salut et avance avec une vigueur nouvelle. C’est assez incroyable le pouvoir de ses rencontres là sur le corps humain. Vous avez mal aux pieds, aux jambes, au dos et en un instant, plus rien. Vous retrouvez l’allure du matin au réveil, non pas le corps reposé mais l’esprit en paix. C’est un peu comme si toute la journée, pendant des heures, vous vous écoutez. Votre esprit se referme un peu, vous commencez à vous plaindre, à demander un arrêt, puis deux. Puis vous rencontrez des gens, vous souriez vous dites ohayo gozaimass’ et votre esprit s’ouvre un peu. On vous offre une mandarine ou un gâteau fourré au haricot rouge, et votre esprit devient un océan. Même une baleine qui saute ne saurait y créer une ride à la surface.
Tout heureux, je reprends donc la route, pour la pause déjeuner. L’objectif est maintenant clair, rejoindre un tsuyado non déclaré aux impôts sur la route de montagne (par conséquent non prisée des henros locaux) 10 kilomètres de plus au compteur (au conteur aussi). Je me lance pour ce nouveau défi, décidé comme jamais, mais la route est difficile, elle grimpe fort, les feuilles mouillées tombées la veille me font glisser, Kobo Daishi bâton dérape lui aussi. Il me faudra bien des GAMBATE ! criés par les villageois croisés en chemin pour me permettre d’avancer. Il faut dire que les dix heures de marches sont dépassées, et que les trente kilomètres dépassés eux aussi commencent à se faire sentir.
J’arrive au lieu dit, un charmant temple, coincé entre la forêt et la rivière. Mon logement devrait se trouver pas loin. Je fais le tour, tente toutes les portes, essaye qu’essayeras-tu ni fiche ni brique rien ne bouge. Je jette un coup d’œil à la carte, et je ne peux ni avancer, ni reculer pour trouver une cabane avant la nuit.
Je regarde autour de moi, il y a trois maisons autour du temple, dont une à moitié effondrée et aucune cheminée ne fume alors que la température est nettement moins élevé qu’à mon arrivée à Shikoku. Avant de pleurer, je visite le voisinage. Je regarde un abri bus avec l’œil du camé en manque de doses, quand j’entends une porte qui claque. Vite ! Il me faut trouver cette ange envoyé des cieux. L’ange n'est pas bien beau, il vient de découper un sanglier en morceau, et il monte dans son camion. Je le rattrape et lui demande si le tsuyado est encore là. Il me regarde navré, et me dit que c’est le prêtre shinto qui a les clés, et qu’il n’est pas là aujourd’hui.
Ayant anticipé mes larmes, il me montre un local utilisé pour les réunions de quartier. C’est pas chauffé, mais il y a quatre murs et un toit, des cousins, des tatamis et je suis juste au dessus de la rivière que j’ai suivis toute la journée ! La chance, l’audace, la folie, la foi, le destin je n’en sais rien. N’empêche que je dors dans une jolie pièce, au milieu de nul part, entre le paradis et la terre. Un peu trop proche des cieux surement, parce que le froid est mordant. Une bonne occasion de tester le sac de couchage de compétition. Demain matin, il faudra courir pour se réchauffer !
Qui sait, cette félicité durera peut être
coucou mon amis,
Ne t'inquiete pas je ne t'ai pas oublié je lis tout tes articles, mais contraire a toi je n'ai pas grand chose à te raconter, c'est un peu la routine pour moi, une routine assassin ou tous les jours se ressemble et se suive rien de bien passionnant! Mise à part que les 1ère neiges sont arrivées 50cm la semaine dernière tu peux imaginer ma joie! direct les boots, raquettes, snowboard, baton dans le coffre direction le mont d'or! petite rando 45min en raquette pour arrivé en haut seul avec seulement un petit vent comme bruit! tout est blanc les nuages me traverse et s'en vont. Un vrai coin pour me recentrer sur moi meme et repartir avec une nouvelle energie! la descente se fait en snow un régal de la bonne poudreuse, une bonne chute! que demander de mieux!
Pour la france il ne se passe pas grand chose! la droite élise leur candidat ce dimanche! Macron se presente à la présidence! et le chomage retourne à la hausse comme d'hab ^^ ! mais la plus grosse infos que que je peux te donner c'est que je part au Laos en Aout 😉
voia voila pour les news!!
Maintenant petit message d'encouragement! "Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre." P. de Coubertin. lorsque tu sent la fatigue, la douleur, la tete basse! arrete toi léve les yeux et regarde autour de toi et dit toi "Je ne peux pas Abandonner" recentre ton energie et fonce! On est tous avec toi et on te poussera si il faut!
plein de bisous à bientôt!!
J'avais la même réflexion que Dorian ce matin (salut à toi =) ) Je ne t'écris pas mais tous les jours le matin, entre le Dauphiné et Candy, j'ouvre ton blog espérant voyager de bon matin… Aujourd'hui, même si les mauvaises langues penseront qu'on s'est levés bien tard, entre des articles sur la primaire de droite, le départ de la fusée et Charly et Lulu qui reviennent pour 2017 (cf Var Matin…) que felicidade de te lire !!! En ce moment, froid et automne ont bien pris leurs marques… moi ça me déprime…. J'en ai marre des gens, du racisme ambiant, du manque d'optimisme et de réalité, mais mon coeur de grande soeur est rempli de joie quand je lis que des gens sont gentils avec toi… par procuration, ils le sont avec moi.. ca me fait du bien. Lively up yourself, and don't be no drag (tulululu) Lively up yourself, 'cause this is the other bag…