J ai mal. J’ai beau être matinal, j’ai mal. Déjà, j’avais pas envie de quitter le temple 6. L’atmosphère y est vraiment mystique, et on s’y sent en paix. (pas le droit aux photos par contre) Pour vous dire, j’ai pioncé 10 heures ! Après la journée d’hier, je devais en avoir besoin. Le personnel, les moines et pas-moines, est excellent. Pour vous dire, le matin je voulais faire réserver une chambre pour le lendemain. Pas de chance, à l’accueil, c’est le seul qui ne parle pas un mot d’anglais. 15 minutes plus tard, c’est réservé. Pas un signe d’agacement, la classe.
Pour moi, 4 temples prévu au programme. Le 1er, rien à signaler, si ce n’est un guerrier protecteur au strabisme prononcé.
 |
| il voit arriver les méchant d’en bas et d’en haut |
Temple 8, je croise un henro marcheur, et nous ne sommes pas légion, mais il part quand j’arrive. Le même monsieur m’interpelle alors que j’approche du temple 9. Il prenait un thé glacé dans un petit resto. Le thé est osetai, alors on se prive pas (c’est très mal poli de refuser). On discute un moment sur sa vie de japonais, ma vie de français, son 3eme tour à pied, puis il commande des ramens. A 10 heures, ça fait tôt pour la soupe de pâtes. Alors je continue ma route tout seul (des fois dans ma tête, je me parle, puis je me dis à qui il parle lui, j’en sais rien, moi non plus, ah ben t’es la toi ? Ouais. Tout seul ? Mon pote a pas pu venir. C’est grave vous croyez ?)
En route pour le temple 10, parlons chemins. Pour le moment, c’est beaucoup de l’urbain, dans des rues où les voitures se croisent pas. Ils ont tellement pas de place que les portails d’entrée sont pliables ! Des signes, il y en a de partout, de toutes les formes, tailles, matières.
 |
C'est la tête que je fais parfois
|
Le chemin principal est indiqué à droite. Je sais que l’on peut aller tout droit, mais bon, je suis sage, je tourne. Et 25 mètres plus loin, ATTENTION SERPENTS ! @#!*& ! Ils l’auraient dit plus tôt, on serait pas venu. Mais pas de rampants en vue, tout va bien.
Le temple 10 est sympathique. Faut monter pour trouver le portail d’entrée, puis 100 mètres de dénivelés en marche ! Ça calme. Mais c’est isolé, en clair : c’est beau mais c’est loin.
 |
En face, c'est le défi de demain
|
Petite note, jusque là, c’était des moines ou des dames plutôt jeunes en moyenne. Au temple 10, personne. Je sonne, j’attends 2 minutes, d’autres personnes arrivent et sonnent. Une dame vieille comme tout arrive, s’installe en tailleur et prend mon carnet. Je vous laisse juger son œuvre.
Pour la suite, c’est tendu. Il me faut quitter le chemin acheter des provisions. Et bien, note pour plus tard, il ne faudrait pas recommencer. C’est le merdier total. Je me suis perdu 2 fois, 3 fois. Résultat, 15 heures, le seul d’ouvert pour la bouffe, c’est Mc Do … Je me suis flagellé en mangeant, mais que voulez vous, 8 heures de marche sans manger, ça creuse. J’ai fait mes achats dans des supermarché où je ne comprenais rien ! Si ça se trouve, ce que je prenais pour des saucissons sont en fait des suppositoires! Fun fact, le caissier a fouillé un bon moment dans une urne pour me faire sortir un ticket gagnant, me donnant droit à un café au lait gratuit. Tout est bon pour faire osetai.
J’aurais voulu passer la nuit dans cette hutte à deux étages, mais j’avais besoin d’un bain.
Direction un Onsen avec une cahute juxtaposée pour passer la nuit. Royal ! Lave linge et sèche linge, toilettes, table de pique nique, et onsen pour 400 Y. Le onsen tire son eau d’1 km de profondeur. Celui ci est nettement plus fréquenté que celui du temple 6. On est au moins 20, moi seul gaijin (étranger) du lieu. Je me demandais pourquoi ils mettaient 400 Y une heure. Qui prendrait un bain de plus d’une heure? Et bien je suis pas passé loin. 50 minutes. C’est que en plus de se laver comme il faut (on frotte 15 minutes en gros) on papote on discute. Et le fait d’avoir un furansujin (francais) dans la pièce lance beaucoup de discussions. Le vin, le Mont Saint Michel, Paris, tout ça. J’ai profité du bain intérieur, extérieur, sauna, re bain intérieur, et petit passage à l’eau tiède pour finir. Je vous jure, l’essayer, c’est l’adopter.
J’oublie de parler de moi. Je vais bien. Les sourires et les encouragements des japonais que je croise me font du bien. Ici, tout le monde dit bonjour et s’incline en vous voyant. Si vous dîtes merci à une serveuse quand elle vous apporte quelque chose que vous avez commandé, elle en a pour 30 minutes à parler et s’incliner pour dire : de rien. Enfin surement. Sinon c’est mon numéro qu’elle veut et moi j’incline la tête et je continue à manger. Briseur de cœur.
Question physique, ça se complique. J’ai l’habitude de la marche, mais marcher sur la route, c’est différent. Mes pieds souffrent, beaucoup. Si vous voulez une image, le bâton représente Kukai, et on lave les pieds de Kukai avant de se reposer soi même, en fin de journée. Et bien Kukai, il a les pieds dans le même état que moi.
Mes épaules me faisaient souffrir aussi, mais aujourd’hui elles se plaignent moins. J’ai bon espoir que mes pieds s’endurcissent à leur tour, je n’en suis qu’à 10 % des temples et 4% de mes jours ! Bon, je vais manger et me coucher, il est 19h30.
Furansua
