Une bien belle nuit dans ce petit temple, sous la protection de Daishi, et un réveil tôt, pour un départ à 6 heures parce que pas de petit déjeuner ! Je dois faire 6 km pour trouver de quoi me sustenter. La faim donnant des ailes, je me suis vu survoler ces quelques bornes qui me séparaient de la terre promise, une supérette. Après le petit déjeuner, je me sens d’attaque, et je repars à l’assaut de cette journée challenge.
Oui, aujourd’hui encore, je me prépare à affronter une belle et longue journée. 33 km de prévu, 36 à prévoir avec les aléas et les détours et 5 temples. Pour la belle journée, je me suis laissé emporter par le romantisme parce que en vrai, c’était pas bien beau ni le temps, ni le paysage. J’ai affronté l’usine pétro-chimique et les supertankers avec mon plus beau sourire puis la ville et son anonymat par mes plus belles pensées.
Je n’aurais rien de plus à raconter je pense. Les temples ne sont pas les plus intéressants du point de vue architectural, la marche occupait tout mon esprit, la fin de journée est plus heureuse. Déjà, j’ai pris un moment pour changer mes euros ! OUUUUIIII ! Une grande ville un lundi, je pouvais pas laisser passer l’occasion. Une dame pour m’aider à remplir le bordereau de remise d’espèce, un monsieur qui hoche la tête à chaque billet compté et qui a mal au cou à la fin, normal. La courtoisie et le service au Japon ne cessera jamais de me surprendre. Me voilà plein de sous, alors que je n’en ai plus besoin. Mon ascèse prend forme. Hébergement spartiate, moins de nourriture, beaucoup d’eau, et les osetai pour les repas. Aujourd’hui, une dame me demande si j’aime le pain, je lui répond que je suis français. Ça l’a bien fait rire, donc deux pains sucrés, deux pains salés.
Et c’est officiellement noël au Japon. À la poste, j’attendais mon argent entre papa noël, Snoopy et un nounours en peluche de 1 mètre de haut. Des flocons de partout, des rennes, des cadeaux, et les pâtissiers qui se frottent les mains puisque noël = gros gâteaux blancs avec de la déco rose et verte fluo dessus. Prix exorbitant bien sur, mais tellement french touch. Forcément, un mois et demi d’attente, les japonais(es) craquent et ils vendent deux ou trois fois les produits de noël, puisque le gâteau n'a pas le temps de voir le 24 arriver qu'il est déjà terminé. Je vous autorise donc à attaquer la buche et le fois gras, et de bouffer votre calendrier de l’aven avant le 1 er décembre. Y a pas de raison que l’on soit les derniers, non mais.
Le rayon de soleil de la journée fut le temple 58. Perché sur une petite butte à 300 m d’altitude, les couleurs d’automne encore présentes, et un tsuyado première classe dans la chaufferie. Accès au onsen et au lave-linge. Encore une bonne nuit à prévoir.
J’espère que les vôtres sont bien belles aussi. J’envie un peu le froid pour tout vous dire. Il fait définitivement trop chaud ici. Je ne pourrais pas y venir en été, c’est certain.
A bientôt