Le départ était très sympa. Je savais que j’avais une petite journée de marche jusqu’à mon logement du soir, que le chemin n’était pas pittoresque du tout puisque nous sommes dans la partie bien urbaine de Shikoku. Oui mais voilà, nous ne sommes pas seuls sur le chemin. Déjà, je croise Kondo, fidèle à lui même, sur une grande route, pour éviter les petites routes qui passent par les coins jolis. Lui, il veut du bitume, du plat et du rapide. Au final, il se mange des km en masse, bien plus que moi et mes montagnes mais il accepte. Le simple fait que j’ai pu le doubler alors qu’il avait un jour d’avance en début de semaine prouve bien qu’un petit sentier de temps à autre c’est plus sympa et plus pratique. Mais je respecte son choix et je le regarde s’éloigner de son pas sûr et déterminé vers le bangai 17. Moi je retourne sur le chemin des 88 temples, au milieu des jeunes qui rejoignent l’école en vélo.
Juste avant de retrouver le chemin, je tombe sur … les français ! Ils arrivent, confiants, à ma rencontre. Je leur demande où ils vont. Le temple 76 me disent ils. Et bien il est de l’autre côté ! Une aventure ces français, Indiana Jones peut aller se rhabiller. Ils se perdent tous les jours, ou presque. Et c’est contagieux. En discutant écologie, nucléaire, chats ou coiffure japonaise, on arrive à en oublier les signes et on se retrouve à demander notre chemin plusieurs fois. Ça fait partie du jeu. Et on aime bien jouer ! Par contre, ils ont gardé des habitudes françaises, et on s’arrange pour trouver un café le matin pour le second petit déjeuner, café, toast, salade et fruits. Avec un Dragon Ball en manga pour patienter. Divin.
On avait un nouveau plan, aller voir le musée de l’éventail. On ose se séparer du chemin et de ses flèches rassurantes pour affronter les rues pleines de surprises, bonnes ou mauvaises. Au restaurant du repas de midi, j’ai demandé à la serveuse le fameux musée. Elle avait l’air horrifié à l’idée que l’on y aille à pied, et nous conseille le bus, ou autre. Je la remercie, le couple fait une remarque sur le fait qu’elle voulait me garder pour elle. Je rigole, je jette un coup d’œil à la carte et remarque une petite ligne qui part du musée. Il se trouve que le musée est écrit sur une page, et qu’il est situé sur l’autre page. Il nous rapproche du temple, donc on y va quand même. Un mignon petit musée sur la fabrication artisanale des éventails. Une sacrée technique tout de même, comme tous les métiers manuels en voie de disparition car trop longs, pas assez rentables.
Puis on se dirige vers le dernier temple de la journée. La, on a fait fort puisque on a carrément attaqué le chemin du temple d’après sans l’avoir vu ! Retour en arrière, on trouve le bon temple, et au final, on arrive au logement à 17 heures. Comme quoi, on peut remplir une journée assez facilement même avec pas beaucoup de km. Il suffit de discuter avec Jean Michel et Katia, et de se laisser porter par les rues les plus belles.
Le logement est un havre de paix. On dort chez des retraités qui ont des dortoirs un peu partout, pour pas un rond. C’est plus sympa que de rester devant la télé nous ont ils dit. Inspirant tout de même. Ils reçoivent le monde entier chez eux. Et le monde entier les aime. On les aime.
A bientôt lecteurs que j’aime (sûrement)
Hello, from the other side !
Le compte à rebours a presque déjà commencé ! mes commentaires sont rares mais le plaisir de te lire toujours présent (idem pour la logistique! =) )
Il fait plus très chaud par là… même entre Hyères et Toulon! Bonhommes de neige (faux!) et père noël (vrai!) ont envahi les rues On a pas encore bien le soleil intérieur mais notre nouveau voisin d'en face essaye de battre des records de petites loupiottes!… tu crois que ça marche?? (y a même un joyeux noël qui défile, c'est dire!!!) Cherche ta paix, trouve la notre et see u very soon !