Ma vie de salaryman au Japon

 Les affaires reprennent ! 





Une fois encore, les éléments s'accordent pour que je remette un sac a dos sur mes epaules disproportionnées (la droite est beaucoup plus grosse que la gauche, vous aviez remarqué ?). Et qui dit sac a dos, dit aventures, enfin pas trop j espère, mais des belles histoires a raconter, et des photos ! Alors le vaillant blog reprendra du service pour contenir les assauts ravageurs et incessants de ma plume agile. J'espère que ca vous aidera un peu a tenir le coup. Je me fais un peu de soucis avec le corona qui reprend lui aussi du service, le confinement qui repointe le bout de son nez, je me demande toujours si vous tiendrez le coup. Je me dis aussi que ca me donnera un boost pour affronter l'hiver en tente, je vais pas dire que je le fais pour vous hein, je ne suis pas aussi sympa que ça, mais un peu ! Ici au japon, on en entend plus parler. Ya toujours de l alcool pour les mains de partout, du plastique un peu dans toutes les relations avec les employés en mode pare balle, mais ya du relâchement. Ca me fait craindre un peu pour la suite. Pour Halloween (alors a tokyo ya meme pas de déguisements, c est juste boire des trucs alcoolisés, ils n essayent même plus de garder de la magie ^^, peut etre est ce moins hypocrite ?) pour la fete donc, tout le monde dans les rues bondées a tokyo sans masque (halloween ? masque ?), qui se presse dans les bars et resto. Ils ne sont pas au courant de la situation que vous vivez mes pauvres...






Je me rend compte qu avec tout cela, je n ai pas trop expliqué la pizzeria, ou comment vendre 300 pizzas en 4h. 
Je vais prendre les journées chargées avec tout le personnel, c est a dire 6 toute la journée plus une personne mi temps. 
Donc, on arrive a 8h. Moi, je m occupe de couper le bois, quand il fait encore "frais", mais en vrai ca sert a rien puisque le mois d aout meme la nuit on creuvait. Ensuite je porte les trucs lourds, genre des tables en fer, les futs de bieres, et je file a la douche. Pendant ce temps la les copains coupent du fromage ou des legumes, preparent la pâte a pizza du lendemain, ou font les breuvages (café glacé, chaï, thé glacé, ...). On est sensé attaquer a 10 heures, mais on pourrait croire a un concert de patrick bruel, ya des gens ils attendent vers 9h des fois ! 
Ensuite, on partage la pizzeria en 3.
L'entrée, on prend la commande on paye, on donne les boissons et on lave les verres, tout ca dans 2 m², 2 ou 3 personnes. 
Ensuite le four, 3 personnes, un qui prepare la pate, on part du pâton, on enleve l air de la pate en appuyant dessus sauf sur une bande de 1 cm depuis l extérieur, un qui place les ingredients et qui etire la pate ensuite, et un qui cuit. Enfin ya la partie cuisine, ou je suis en general. On lave les assiettes, on coupe les trucs urgents, on apporte les trucs du gros frigo qui se trouve en haut (un peu plus d un etage, en passant par dehors) et on apporte les pizzas aux gens. En gros j ai un ticket, c est marqué Homme tshirt noir, fille une piece bleu, et je dois les trouver dehors. Un "qui est qui?" fromagé quoi. On est sensé prendre la derniere commande une heure avant le coucher du soleil mais on y arrive jamais on vend tout avant. Apres, il reste a terminer la pate pour demain en formant des petits patons, terminer de laver les trucs qu on pouvait pas laver pendant le coup de feu (la file ne s'arrête jamais, donc je sais pas si on peut parler de coup de feu, certains attendent plus d une heure !, avec 100 personnes qui attendent !!!) On coupe de la mozza, des aubergines, ... on mange vers 17h ou 18h pour la pause, 1h. Et on rentre de nuit, vers 19h30 en general. Bien chargé !
Bon, ça c'était pendant les mois d'été. Septembre octobre étaient un peu moins chargés, mais il y avait moins de salariés aussi. En gros, 4 personnes en semaine, 5 ou 6 en week end. Et ca fait tout aussi mal, puisque tu jongles avec tout. En general je faisais les boissons et le service plus la vaisselle des verres. Ya quelqu un a la caisse qui fait aussi les boissons quand je sers les pizzas, et les deux pizzaiolo (pizzaioli?) se partagent la vaisselle et les urgences (plus de mozza !) Donc ca fatigue autant sinon plus, parce que le moindre grain dans les rouages te fout dans la panade (plus de jus d orange, le fut de biere est vide, ce genre de choses = gros coup de stress) 
Il y avait des bons côtés. Plusieurs personnes parlent anglais, donc je pouvais converser de temps à autres, et pour ceux qui ne parlaient pas anglais ca me faisait un bon entrainement en japonais. Un truc dont je ne suis pas peu fier, c est que j ai pu tenir la caisse en octobre ! Bon je prend un bon moment, c est pas parfait mais ca marche ! 
Ils sont vraiment calés en musique, et on ne travaille qu en musique. J ai eu le droit de mettre ma playlist pour la terrasse dehors, et tout y passait! 5 heures en tout avec massilia sound system, petit biscuit, Gainsbourg, dassin, IAM, las yegros, hocus pocus, ... et de voir un enfant japonais danser sur "toute petite danse" c'est un vrai bonheur. Apres eux ils sont plus funk et rock classique, mais c est top !
La vue est excellente. 
Manger des pizzas souvent ca ne me derange pas, loin de la. 
J avais enfin ma vie en independance, apres avoir testé la vie de temple et la vie de famille. 



Mais il faut bien avouer, la vie professionnelle au japon n est pas de tout repos. On fait beaucoup d heures, moi je rajoute 30 min de trajet a velo matin et soir, on ne se voit pas beaucoup en dehors du boulot (quelques films, quelques sorties en paddle, mais c est tout) Je ne peux pas les blâmer, on est tous à plus ou moins 50 heures par semaine, et vu que l'on travaille au même endroit, mis à part le mardi que l'on a en commun, on n'a pas bien l'occasion de se trouver. Pour vous dire, lorsque j'ai lancé l'idée de faire un repas de noël français, je sentais qu'il y avait comme un stress chez mes collègues. Il s'avère que c'est la première fois en 4 ans pour certains qu'ils faisaient une "fête de rien" tous ensemble. Il y avait toujours un objectif professionnel quelconque derrière les réunions. Et ce repas leur a donné des idées. Je vous passe le menu rapidement : ravioles ricotta cêpes truffés sur creme de potimarron, foie gras poêlé avec pommes confites aux 4 épices avec une salade sauce soja balsamique, boeuf bourguignon gratin dauphinois au feu de bois (mon dieu que c'était bon) et café gourmand avec tiramisu creme de chataigne marsala, financiers fraises matcha, creme de marron au chocolat, mousse au chocolat. Avec la goutte à la chartreuse jaune sur sorbet mandarine évidement ! Je sais ... Je sais ... faut que l'on se fasse ça quand je rentre !

J'oublie sûrement un détail qui à de l'importance ! J'ai un an de plus à vivre au Japon !!! Après 3 rendez vous chez l'immigration, des papiers, des lettres de motivation (en anglais dieu merci) je me rends une nouvelle fois au bureau pour avoir ma carte. Légalement j'ai droit à entre 2 et 6 mois de rab. Je sors de l'office avec ma nouvelle carte "d'alien" et je regarde la date : octobre 2021 ... Je me dis peut être ils ont mis une date au hasard mais la vérité est toute autre ! Non non, avec le Covid, il n'y a plus de nouveaux arrivants alors on prolonge les anciens ! Parfait !!! Bon, pas pour nous je sais... J'espère que l'on pourra entretenir la flamme de notre relation à distance encore vive !

Mais bref, tout cela pour dire qu'avant que je ne m'en rende compte, on était mi octobre ! Tout est passé si vite. Je me suis mis à la peinture sur un coup de tête, j'ai terminé plus d'animés que je ne saurais l'avouer, j'ai affronté l'été japonais comme j'ai pu, mais nous voilà déjà en fin d'année! Comment tout cela s'est passé si vite ! Et me voilà coincé dans un travail, un quotidien, rien qui ne me fait plus peur que ça ! Non pas tellement en fait, j'aimais beaucoup tout cela, mais il y avait une chose que je devais faire avant le virus. Et je compte bien la réaliser. Je ne pourrais pas attendre l'année prochaine car la pizzeria sera de nouveau bondée, et je ne pourrais pas m'éclipser pendant que mes collègues en bavent, alors ce sera l'hiver ! Je reprend les pèlerinages japonais !!!

Je dis les, parce que sur le chemin, il y a Kumano kodo, classé au patrimoine mondial, et jumelé avec Compostelle. Cela me servira d'échauffement. Et ensuite, Shikoku, avec ma tente et ma passion, pour enfin, tenter de devenir guide officiel du pèlerinage. Je veux boucler au moins ça dans ma vie. J'ai laissé tellement de choses en suspens, tellement d'inachevés, que je veux un point final quelque part. Je vous laisserais les images, les impressions, les rencontres ici, comme toujours, pour vous évader quelques instants avec moi sur les chemins goudronnés des 88 temples. Frissonner avec moi dans ma tente. Jouir avec moi des paysages, des rencontres, de la liberté retrouvée. Le planning c est marcher, avec un sac et une tente. Se sentir deconnecté de la société et reconnecté avec la terre, oublier tout le stress, les imperatifs, les soucis, ... marcher, s emerveiller du moindre papillon, des canards, des arbres et des fleurs. Mon dieu. Marcher ... 

Je vous laisse avec pas mal de photos, c'est un peu chamboulé mais c'est 4 mois de ma vie ! J'ai sûrement oublié pas mal de choses, si vous voulez en savoir plus, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Commentez ! Je vous aime toujours, même si je reste au Japon encore pas mal de temps ^^





















































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0 Commentaire

  1. Bonjour François, J'ai quelques lignes à rattraper. Je n'ai pas d'excuse de ne t'avoir pas lu, je n'ai tout simplement pas prie le temps.
    Donc je commence ici les commentaires.
    Moi qui croyais que dans la famille Billion Grand c'était le père qui était expert des pizzas, je crois que le titre de reviens de droit maintenant. Je rajouterai que pour le vélo, tu en as fait bien plus que moi dernièrement, tu dois avoir des mollet plus gros que les miens ^^.
    Je suis quand même toujours autant émerveillé par tes photos et ton texte qui l'agrémente parfaitement.
    Aller je continus la lecture!

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