Cet article n’a pas de jour, car ce qui s’est passé était hors du temps. Il n’a pas réellement de titre non plus, car il était indescriptible. Pourtant, rien ne le laissait présager. Je me suis levé un peu tôt pour me rendre à la cérémonie, le Jushoku (je sais comment l’appeler maintenant) que l’on peut traduire par Tête du temple (head temple) me laisse la même impression que la première fois que je l’ai vu il y a deux ans. Lumineux doit être le mot. Le monsieur qui chante très fort et faux est toujours là. Mon sac était prêt, comme tous les matins. Je me rends au petit déjeuner après les prières, il est copieux comme d’habitude, et je revois Yasu qui pose un livre sur la table, cri quelque chose en japonais en direction de la cuisine, coiffe son chapeau, et me demande de lire ce livre. Je lui répond que je n’ai pas trop le temps. Il me dit de rester ici un peu, prend un sac et s’en va avec un large sourire que seul un homme accompli peut arborer. Je laisse cette pensée m’imprégner, puis remonte dans ma chambre pour prendre mon sac et filer sur la route. Mais il faut que j’essaye quelque chose au moins.
Avec l’aide de mon portable, j’écris cette simple phrase et la tend traduite à la dame qui cuisine, qui s’appelle Nichida San :
Puis je rester en tant que volontaire ?
Il n’y a pas eu de réponse. Elle dit un truc au monsieur qui chante faux, qui s’appelle Morishita San, et il me fait un signe pour que je le suive. Je ne le sais pas encore, mais les quelques pas que je fais avec ce monsieur vont sûrement rester gravés dans ma mémoire. On sort du temple pour se rendre, en contrebas, dans un grand entrepôt. Il y a là un jeune japonais, Inukai San, un israélien expatrié au Japon depuis 30 ans, Zakai San, et le Jushoku San, qui a troqué l’habit pourpre et jaune du temple pour un bleu de travail et des bottes. Zakai San sera mon traducteur anglais/japonais, et mon professeur de bonnes manières au Japon, ainsi que beaucoup de références culturelles incompréhensibles jusque là. Il me dira par exemple que c’est très dur d’apprendre le japonais, et que je m’en sors vraiment pas mal, tout simplement parce que ce language n’a pas de racines, suffixes et préfixes. Il ne se décompose pas, ne s’analyse pas, il se ressent. C’est un travail de l’imaginaire avant la logique. Et cela peut prendre plusieurs années d’immersion. C’est un volontaire, henro marcheur lui aussi, qui était en train de réaliser son 3ème tour quand il s’est arrêté. Moi, pour un café colombien, lui pour une punaise tordue dans le Tsuyado !
Inukai San sera mon référent. Il est volontaire lui aussi pour quelque jours, le temps de décider s’il divorce ou pas. Il me donnera les ordres, me montrera ce que l’on attend de moi. Son anglais n’est pas meilleur que mon japonais, mais l’on se comprendra sur notre amour du rock, d’un humour décallé et d’un sommeil de plomb. Car je partagerais sa chambre.
Morishita San ne parle pas un mot d’anglais. Il parle très peu en japonais aussi. Il travaille. Dur. Il est ici depuis 6 ans, et connait tout. Il repassera souvent dérrière nous pour fignoler notre travail sans jamais s’en plaindre ou faire de remarque. Il s’en ira lui aussi dans pas longtemps, pour élever sa deuxième fille à naître à Hiroshima, sa ville natale.
Nichida San sera … Nichida San. Un vieille Dame, première levée, dernière couchée, qui s’occupe des repas, de la logistique, des chambres, du linge, du onsen, … Elle refusera fermement à chaque fois que je lui proposerais mon aide. Elle me donnera toujours une ration supplémentaire en soupe, ragoût, ou Onigiri (les boules de riz fourrées que l’on emporte pour midi bien souvent) À 80 ans, elle restera toujours souriante, prévenante, et jamais ne se plaindra, jamais ne commettra de faute, jamais ne montrera une quelconque lassitude.
Et Jushoku San … Que dire de ce Monsieur ? Son père mort en Manchourie chinoise alors occupée par le Japon, sa mère devra s’occuper de 5 enfants en bas âge, dans un Japon qui a perdu la guerre et qu’elle ne connait presque pas. Elle a aujourd’hui 95 ans et j’ai eu la chance de la rencontrer. Tout le monde travaille, avant et après l’école, pour aider la famille à survivre. Notre homme enchainera tous les boulots qu’il trouve, et se garde du temps pour pratiquer le karate (il deviendra champion du monde sénior à Londres) et reviser la Voie du Samurai, dont sa famille est descendante directe. C’est tout naturellement qu’il se rapproche du sacré comme le demande le Bushido, le shinto tout d’abord, puis le Shingon. Il arrive dans ce temple à 29 ans (tiens tiens) sous les ordres d’un Jushoku impitoyable. Par d’eau courante, pas d’éléctricité, le chauffage que pour le temple principal le matin. Il nettoie les toillettes avec une pelle, videra les seaux un peu plus loin, entre autre. Ce temple, construit en 650, connaitra un nouvel incendie, et notre monsieur deviendra Jushoku d’une ruine. Son passé de charpentier l’aidera à reconstruire. Avec des volontaires, il bâtira un nouveau temple, et un daishido. Son travail avec l’irrigation le fera percer un puit de 100 m de profondeur pour y tirer l’eau potable avec des seaux tout d’abord, puis avec une pompe. Il ira même chercher une source chaude à 650 m de profondeur pour le onsen quelques années plus tard. Son expérience dans les fermes le poussera à planter et gérer des rizières, des plantations de thé, de mandarines, d’oranges, de noisettes, … ainsi qu’un jardin. Il remettra au goût du jour le boulot de charbonnier, avec des bambous et des résineux, avec quelques volontaires, pour préparer des repas plus savoureux, avec des techniques anciennes. Il a un projet pour faire renaître la culture de son pays, en retrouvant une vision communautaire de la vie et pas nationaliste ou égocentrée. Et ce monsieur Rayonne. Physiquement. Son charisme est incroyable. Il arbore un sourire chaleureux en toute circonstance, impose le respect partout, même noir de charbon en bleu de travail. Il attire aussi à lui des gens comme Yasu, que tout le monde appelle Suzuka Sensei. Professeur émerite en photographie à l’université de Kyoto, l’un des meilleurs photographes de notre temps, il s’installe dans ce projet communautaire du Jushoku. Son site internet vous laissera sûrement comprendre de qui il s’agit : https://yasusuzuka.com/portfolio/pinhole/
Et Fanfou dans tout ça ? Et bien il est volontaire. Volontaire au Japon, c’est assez simple. On se lève à 5h15 pour être à 5h30 au balayage du temple. Toutes les feuilles doivent être ramassées, partout sur le sol sacré du temple. À 6h, on va prier avec les clients et les henros, puis on retourne finir le balayage (on est en automne…) avant le petit déjeuner. On le prend autour de la table de la cuisine, ensemble. Puis les tâches sont diverses. On change les pneus des voitures, on nettoie le dojo de karaté, on pose de la paille de riz (wara) autour des mandariniers et des thés, on protége les rizières avec des grandes baches que l’on plante dans les talus, on récupère des trapes à sanglier pour les renforcer avec des barres en fer, … Il y a une pause onigiri à 11h30, puis on reprend le boulot jusqu’à 16h30 en gros. On discute pas mal avec Zachai San, sur le henro, le Japon, la spiritualité, nos parcours, nos visions de la vie, … et ça fait rire les japonais qui ne parlent pratiquement pas quand ils bossent. On est de retour au temple juste après 17h, alors qu’il ferme. L’absence de public nous permet de nettoyer les wc, les bougeoires et les vasques à encens, et de balayer les abords des temples pour qu’ils passent la nuit sans les feuilles de la journée. Une douche vers les 18h, le repas après les clients, la vaisselle et au lit !
Et je le pose là parce que je sais que ce poste est long et qu’il y a peu de personnes qui le liront. J’ai les chiffres vous savez ^^ Pas de photos, trop long, mais qu’importe, j’en ai besoin alors j’écris.
Ça m’a fait un bien fou. Je crois bien que c’est l’une des seule fois dans ma vie où j’étais vraiment, profondement, heureux. Se réveiller en balayant, alors que toute la nature se réveille avec vous, est une expérience saisissante. La prière prenait enfin sens pour moi, après l’avoir récité des centaines de fois, cet Hannya Shin-Gyo résonnait enfin juste. Le travail était physique, mais pas trop pour laisser la place à la pensée. Le cadre était incroyable. Les gens plus encore. Et tout prenait sens, progressivement, comme si ma vie entière avait été conçue pour ce moment précis. Comme si le destin, l’univers, la providence, Bouddha ou Kukai ou Jesus, ou la chance, m’avait donné rendez vous ici, maintenant.
Le travail avec Papa et Tonton, rigoureux, physique, pour lequel il faut toujours faire le petit plus pour jouxter le parfait qui va rendre le boulot difficile, mais plus que satisfaisant quand l’on voit le résultat final. Et quel bonheur de se coucher fatigué ! Au Japon, ce sera pour Morishita San et Inukai San, qui m’ont toujours dit que j’avais bien bossé, que j’étais allé un peu plus loin que demandé mais que c’était très bien (un japonais qui vous dit que vous avez bien bossé, MOI ?!, vous vous rendez compte?) parce que je comprenais maintenant ce que mes patrons de maçonnerie me disaient, que 3cm dans une tranchée ça peut tout changer. Que 3 degrés de trop vers la droite, ça pouvait tout changer. Alors pour eux, et pour tout ceux qui m’ont dit que je ne bossais pas assez bien, ou pas à fond, je me donnais deux fois plus. Mes profs de musique, de solfège et de trompette, mes profs à l’école, mes patrons, je comprenais maintenant ce qu’ils disaient. Et je le faisais sans efforts, décidé à ce que les abords de ce temple soient les plus beaux des 107 autres temples officiels de Shikoku, que le thé et les mandarines soient les meilleurs du Japon.
La présence tendre d’une Maman, une vraie. Aimante et attentionnée. Qui ne compte pas ses heures, qui se plie en quatre sans demander rien en retour. Ce sera pour Nichida San. Je voyais maintenant tout l’amour qu’il faut pour réaliser ces tâches de l’ombre tous les jours, avec la même attention. Je ne comprenais pas pourquoi elle s’excusait quand le repas était un peu moins bien que d’habitude. Je voyais maintenant l’attention portée aux autres. Et je ne pouvais soudain plus m’arrêter de la remercier, de lui demander si elle avait besoin de quoique ce soit. Comme pour réparer mes manques d’attention du passé, je lui rapportais les plateaux des clients alors que je tombais de sommeil, je remplissais le sucre et la sauce soja alors que mes paupières se fermaient. On ne remercie jamais assez ceux qui nous portent autant d’attention.
Une soeur et un frère avec qui on se comprend sans même se parler, des amis de la première heure bientôt rejoint par d’autres, pas de sang mais de coeur. Il n’y aura jamais assez d’heures pour épuiser nos sujets de conversations, jamais de repas trop longs, jamais de non dit. Ce sera pour Zachai San. Je ne me rendais jamais bien compte de ce que ces conversations à coeur ouvert apportaient à mon être. Comme si elles parlaient directement à l’intérieur, à qui l’on est vraiment, pour mieux se comprendre, se chercher, se construire. On pouvait enfn lâcher les artifices et se permettre d’être vrai.
Et que dire de Jushoku San, une fois de plus, … Toute ma vie, on m’a dit que je pouvais réussir ma vie, devenir quelqu’un, trouver ma place dans la société. Je voulais rien faire, rester moi même, et ne jamais trouver ma place dans une société malade. J’ai toujours su, au fond de moi, que je n’étais pas fait pour réussir dans la vie. Mais pour vivre simplement. Et ce n’est pas facile de savoir quand ça a commencé. De mes nombreuses discussions avec papi et pépé certainement, qui n’ont pas eu la vie facile, mais qui ont eu des vies épanouies. De mon goût pour la philosophie aussi, et le sacré. De cette maladie qui m’a poussé à m’arrêter quand les autres accéleraient pour rentrer dans cette vie de tumulte, dans cet engrenage que l’on appelle société de consommation. Consommation de notre temps, de notre énergie, de notre amour pour la vie en général, pour y gagner du futile et des babioles qui brillent en forme de pomme.
J’ai toujours voulu revenir à cet esprit communautaire. Tendre vers l’autonomie alimentaire, se laisser du temps pour des activités qui ne consomment pas d’argent, mais qui sont on ne peut plus enrichissante, comme la musique, la calligraphie, la peinture, l’artisanat, … Manger avec la faim, dormir avec le sommeil exempt de toute contrariétée, se réveiller sans mal, certain que notre journée sera comme notre vie : épanouie.
Ce Jushoku San est difficile à décrire. On ne rencontre pas souvent d’êtres de cette stature dans sa vie. Je pourrais vous décrire la dernière journée passée avec lui. La veille au soir, on avait improvisé une fête, car ils ont tué un sanglier. Nous sommes allés dans le pavillon construit par le Jushoku en personne, une ode à la vie de ses ancêtres les samurais, avec un four creusé dans le sol autour duquel on s’asseoit par terre. Sur des charbons de bambous mijote un bouillon de sanglier avec des légumes du jardin. En plus de la bière, on avait droit à un Bordeau supérieur et du fromage (je crois qu’il m’aimait beaucoup), quelques poissons et des boulettes de pate de riz en dessert. cette soirée était comme un rêve pour moi. J’étais dans un film, mieux, dans une histoire que je m’étais créé. Tout le monde parlait japonais, ce que je ne comprenais pas, Zachai me le traduisait rapidement. On pouvait quitter la table pour plonger dans le onsen avec vue sur Imabari et ses lumières artificielles. On rajoutait des légumes dans le bouillon pour qu’il y en ai encore jusqu’à que tout le monde ait les baguettes posées sur le bol.
Cette soirée avait largement dépassé les 20h, heure du coucher normalement. Pourtant, le réveil ne fut pas plus dur, ou plus long. Après le petit déjeuner, on m’avait dit d’attendre le retour du Jushoku. J’en profitais pour donner un coup de main à Nichida San pour ranger les chambres et faire la poussière. Puis il est arrivé, ravi de voir que je n’étais pas oisif. Il m’a emmené moi, pas les autres, moi, faire du charbon. Je me suis retrouvé dans un petit parc, dans lequel il a aménagé un four en terre énorme et une petite cabane pour entreposer les outils. Il y a là 12 volontaires qui nous attendent. Retraités pour la majeure partie, hormis une ancienne haute cadre tokyoite qui a abandonné sa vie de stress pour revenir aux sources. J’ai gratté l’écorce des troncs avec un grattoire, en comprenant pourquoi les japonais ne portent pas la barbichette (elle ne rentre pas dans les masques), jusqu’à que l’on me demande de porter quelque chose de lourd. On s’aperçoit alors de ma forme physique et on me nomme porteur de tronc pour remplir le four. Personne autour de moi ne parle autre chose que l’anglais, et pourtant je capte vite ce que l’on attend de mes bras. Sûrement dû aux “passe moi la zigouine” ou “charge la gamate et donne moi la langue de chat” de mon enfance en maçonnerie. Le Jushoku, en temps que propriétaire des lieux, et de par son statut, aurait pu rentrer chez lui, mais non. Il prend le boulot le plus salissant, le passage des troncs calciné à la scie circulaire. Puis vient l’heure du repas.
On s’installe autour de bancs, sur lesquels sont posés des bentos (boites avec compartiments pour un repas) un sac de chips et un jus de fruit. Je suis admis sur le même bord que le Jushoku, car il m’a invité d’un geste de la main. Il sera le premier à dire “Itadakimasu” qui lance les hostilités. Seulement voilà, le Jushoku ne mange pas les chips. Personne ne mangera ses chips. Pas parce que c’est un grand gourou et qu’on lui donne toutes nos possessions matérielles pour un nouvel âge cosmique. Pas parce qu’il l’aura ordonnné. Par respect. Chacun repartira avec son paquet de chips dans la voiture. Voilà un exemple de charisme dont je parlais.
Après avoir tout rangé et nettoyé, c’est à dire rendre l’endroit encore plus propre que quand on a commencé à ventiller de la poussière de charbon partout, on est allé renforcer des trapes à sanglier pour les disperser autour des champs. Quand quelque chose le contrariait, il avait les mêmes moues que mon père. Celle d’un homme habitué à se sortir des situations complexes par un savant mélange de la reflexion et de l’instinct. Puis l’on a placé ces nouvelles trapes, des cages métalliques de 2m cubes dans les champs. On ira ensuite s’occuper d’une déviation d’eau qu’il a mis en place pour approvisionner une maison, qui se bloque à cause de feuilles. Quelques filets, des poteaux et deux coups de pioches suffiront pour le moment. Et enfin on est allé voir sa maman à l’hopital qui passe quelques examens.
Entre temps, pendant les déplacements, on aura explosé les barrières de la langue pour parler religion, famille, Europe et Bushido. Il m’aura expliqué qu’il profite de la désertification de Shikoku et de l’effondrement des prix en zone rurale pour acheter des terrains inutilisés, des maisons abandonnées et des forêts inexploitées pour refaire vivre la région au travers de sa culture. Un samurai des temps modernes, complet, un homme accompli, avec qui j’ai eu l’honneur de tisser des liens particuliers.
Décidé à ne pas laisser les barrières de la langue me limiter dans mes remerciements, j’ai écris à chacun un petit mot en japonais, grâce à google traduction. J’ai passé une heure et demie, après les 13h de boulot avec Jushoku San, à copier des kanjis sur des bouts de papiers. Une chose revenait souvent. J’ai grandit en venant ici. Mais je veux grandir encore. Je reviendrais. Plus longtemps. Qui sait combien de temps. Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans ce temple hors du temps. Hors de cette société contre nature.
Tu as trouvé ta voie ! Un texte touchant et magnifique je l’ai lu jusqu’au bout ^^ fière de toi mon pote !
Bonjour craurois des . . . tout tout vieux !
Nous t' avons fait mentir : nous avons lu jusqu' au bout !!!
L' exaltation dans laquelle tu baignes est un plaisir à ressentir ! Tu iras certainement jusqu' à . . . très très loin !
Bonne route !
Josée Robert
Coucou François ! ce poste est dément, tu as l'air illuminé, heu enfin, dans le bon sens du terme ;-)) disons lumineux !
tu as trouvé ta paix, ton sens, et tu as la gentillesse et la générosité de le partager avec nous, alors merci !
Bonjour François, je sais que je suis en retard sur la lecture de tes merveilleuses pages qui font voyager à travers ton histoire.
Mais WAOU ! Impressionnant ! Bravo !
Que tu continus à profiter des ces moments jusqu'à la prochaine fois.
et si tu en profitais pour porter les troncs d'arbre avec le bras gauche…que tu réduise ton dysmorphisme des biceps !!!
Garde imprégné en toi ce sens de la vie que tu as trouvé mon petit François…et si tu peux partager j'en veux bien un peu parce qu'ici ça devient du grand n'importe quoi !!
Même si je m'amuse souvent à te traiter de "sale gosse", t'es un grand.
Je t'embrasse.
Sophie